The Sea in Theresienstadt out in France

Terezin plageThe Sea in Theresienstadt (Havet i Theresienstadt) was published 2011 in France by the Paris located publishing house, Presses de la Cité. In French the novel is titled Terezin Plage, beautifully  translated into the French by Caroline Berg.

Even before its publication the novel was  nominated to Prix du Roman Fnac and Prix Chapitre du roman Europeen. Terezin Plage has been well received in France and is now also distributed by the French Bookclub. In 2012 it was also sold the the French paperback publishing company POCKET.

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Excerpt


Les photographies

Je suis de nouveau au bord de la mer. Tout est exactement comme je me le rappelle. L’océan et la

plage, le soleil et la grande maison en rondins noircis au goudron avec sa longue véranda ; je me

souviens de tout dans les moindres détails. L’escalier qui mène à la galerie et sa rampe étroite.

La troisième marche qui grince quand on descend vers la grève. La digue de pierres polies par les

marées et sur lesquels je me suis blessé en tombant à la fin de l’été en 1924. Les rochers sont comme

dans mon souvenir. Le sable, le sable chauffé par le soleil et qui va de la digue jusqu’au rivage. Les

oiseaux de mer avec leurs pattes raides et leurs becs allongés, qui picorent dans les congères d’algues

échouées. Les vagues qui lèchent le rivage, s’étirent, essayant en vain d’atteindre les oiseaux,

puis refluent, déçues et meurent sous la lame suivante. Je n’ai rien oublié. Je suis revenu sur cette

plage d’hier, et je cours, heureux, bondissant audessus des goémons. Je me jette à l’eau, les

embruns me giflent de leurs gouttelettes glacées. Je nage, je nage, le plus loin possible, au-delà de la

troisième lagune où mon père m’interdit d’aller, et me laisse tomber dans l’océan froid et salé. Il

m’embrasse, m’immerge dans son astringente verdure. Je nage, je plonge dans sa froidure, frotte

mon ventre contre son fond sablonneux, traverse les rais de lumière oblique, brasse jusqu’à ce que

mes poumons crient grâce et m’obligent à remonter à la surface. J’explose le miroir de la surface où se

mire le soleil. Le sel me brûle les yeux, je les ferme et jouis de la chaleur de l’air sur ma poitrine. Je

suis là, les yeux fermés, et autour de moi je sens l’océan et le soleil et l’écume des brisants et les

vagues qui me font osciller d’avant en arrière, d’avant en arrière.

Quand je m’éveille, l’océan n’est plus là. Le fracas que j’entends est celui des roues du train à bestiaux,

le flux et le reflux ceux du wagon qui grince et tangue. Chaque embranchement des rails se

répercute à travers les lattes du plancher et martèle ma colonne vertébrale.

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